Ménopause

Les phytoœstrogènes ou la ménopause au naturel

 

Pour contrer les effets négatifs de la ménopause, certaines femmes optent pour une thérapie hormonale de remplacement. D’autres choisiront une voie plus « naturelle »: l’alimentation et les suppléments nutritionnels. Extenso fait le point sur l’utilisation des phytoœstrogènes dans le traitement de la ménopause.

 

Des phyto… quoi?

 

Les phytoœstrogènes sont des composés d’origine végétale qui, lorsque consommés en quantité suffisante, peuvent agir sur votre corps de manière semblable à l’œstrogène, une hormone sexuelle produite par les ovaires.

 

En plus de réguler le cycle menstruel, les grossesses et l’allaitement, l’œstrogène aide à prévenir la déminéralisation de vos os et à maintenir vos vaisseaux sanguins en santé.

 

À la ménopause, la sécrétion d’œstrogène diminue, ce qui augmente les risques d’ostéoporose et de maladies cardiovasculaires chez la femme. Pour contrer les effets négatifs de ce changement hormonal, certaines consomment des phytoœstrogènes, présents, entre autres, dans le soja et ses produits dérivés, comme le tofu et les boissons de soja. Mais les phytoœstrogènes sont-ils vraiment efficaces ?

 

Les bouffées de chaleur !

 

À la ménopause, l’aménorrhée (arrêt des règles) s’accompagne très souvent de bouffées de chaleur. Aux États-Unis, 70 à 80 % des femmes ménopausées rapportent avoir des bouffées de chaleur, contre seulement 10 à 14 % au Japon.

 

Selon certains, l’alimentation riche en phytoœstrogènes des Asiatiques expliquerait cette différence. Malheureusement, les recherches n’ont pu démontrer efficacement le rôle des phytoœstrogènes dans le traitement des bouffées de chaleur.

 

Certaines études rapportent une diminution de ces symptômes de 15 % avec la prise de phytoœstrogènes, ce qui équivaut à une bouffée de chaleur de moins par jour chez les femmes en ressentant de 10 à 12 quotidiennement. Une bien maigre amélioration…

 

Pour un cœur en santé

 

De façon générale, les femmes pré-ménopausées présentent un profil lipidique beaucoup plus favorable que celui des hommes. Tout change cependant à la ménopause avec la chute de la sécrétion des œstrogènes. Les taux de « mauvais » cholestérol (c-LDL) et de triglycérides augmentent dans le sang alors que le « bon » cholestérol (c-HDL) tend à diminuer.

 

Encore aujourd’hui, les bénéfices des phytoœstrogènes sur la santé du cœur demeurent un sujet controversé. Malgré tout, la consommation de 25 g de protéines de soya par jour, accompagnée d’une alimentation faible en gras saturés, permet de renverser la vapeur et de réduire les risques de maladies cardiovasculaires.

 

25 g de protéines de soya équivalent à :

 

200 g (6,7 onces) de tofu

 

625 à 1 500 ml (2,5 à 6 tasses) de boisson de soya

 

180 g de tempeh

 

165 g de fèves de soya rôties

 

Les suppléments, quant à eux, ne semblent n’avoir aucun effet sur les concentrations de cholestérol sanguin. Comme c’est souvent le cas, l’aliment possède souvent des avantages que le supplément n’a pas !

 

Combattre l’ostéoporose

 

L’ostéoporose (diminution de la masse osseuse) est l’une des complications majeures de la ménopause.

 

La thérapie hormonale permet de réduire de 30 à 50 % les risques de fractures liés à cette « maladie des os fragiles ».

 

Bien qu’ils semblent fournir un certain effet protecteur, les phytoœstrogènes s’avèrent moins efficaces que la thérapie hormonale contre la perte de masse osseuse.

 

Jusqu’à présent, aucune étude n’a pu évaluer le rôle des phytoœstrogènes à long terme dans la prévention de l’ostéoporose chez les femmes ménopausées, ni déterminer la quantité nécessaire afin de fournir une protection adéquate.

 

Des effets indésirables ?

 

Les protéines de soja et les phytoœstrogènes sont généralement bien tolérés. De légers inconforts au niveau de l’estomac et de l’intestin constituent l’effet secondaire le plus souvent observé. Le soja peut également provoquer une réaction anaphylactique chez les personnes allergiques à ce produit.

 

En ce qui concerne les suppléments, les connaissances actuelles sur ce sujet ne permettent pas de recommander la prise de suppléments de phytoœstrogènes aux femmes à risque de développer un cancer du sein et à celles qui en sont atteintes.

 

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