Nous avons deux moyens efficaces pour prévenir la survenue d’un cancer du col utérin : le frottis du col à faire régulièrement tous les 3 ans, à partir de 25 ans et le vaccin contre le papillomavirus. En France, beaucoup (trop) de femmes n’effectuent pas le dépistage par frottis régulièrement, et seules 11 % des jeunes filles sont correctement vaccinées.
Pour prévenir le cancer du col de l’utérus qui chaque année touche 3 000 femmes (pour 1 100 décès), il existe 2 moyens qui ont prouvé leur efficacité :
1 – La réalisation de frottis permet de détecter d’éventuelles lésions précancéreuses sur le col. Un frottis doit être réalisé entre 25 et 65 ans, tous les 3 ans. Or aujourd’hui, d’après l’Institut National du Cancer : 40 % des femmes ne réalisent pas de frottis régulièrement et après 55 ans, elles sont plus de 50 % à ne pas se faire dépister tous les 3 ans.
2 – La vaccination contre le papillomavirus (HPV), dès 11 ans. Certains de ces virus étant en effet responsables du développement de ce cancer, un vaccin HPV a été mis au point et est disponible depuis près de dix ans. Ce vaccin protège contre 2 virus HPV impliqués dans 70 à 80 % de ces cancers. Or, la vaccination en France est très faible, puisque seules 11 % des jeunes filles de 14-15 ans se sont faites correctement vacciner (schéma vaccinal complet). La France fait office d’un des plus mauvais élèves d’Europe, avec un taux de couverture vaccinale particulièrement bas !
Inquiétude en France
L’Institut National du Cancer constate qu’en France, la situation empire légèrement pour le cancer du col de l’utérus, puisqu’il s’agit d’un des seuls cancers pour lequel le pronostic se dégrade en France, avec un taux de survie à 5 ans après le diagnostic en diminution (68 % en 1989/1991, à 64 % en 2001/2004).
À l’étranger, la situation est tout autre… Dans les pays qui sont parvenus à obtenir une forte couverture vaccinale (comme l’Italie, le Portugal, le Royaume-Uni, le Danemark, l’Australie…), on observe déjà des résultats. Exemple : au Danemark, où plus de 80 % des jeunes femmes sont vaccinées, il existe déjà une réduction des lésions cervicales précancéreuses (baisse des risques de néoplasie intraépithéliale de grade 2 ou 3), par rapport aux femmes non vaccinées. En Australie, on observe une baisse importante de la fréquence des verrues génitales chez les jeunes Australiennes vaccinées, par rapport aux non vaccinées (car le vaccin de Sanofi-Pasteur-MSD, en plus du cancer, protège aussi contre les verrues génitales).
Italie, Portugal, Danemark… font mieux que nous
D’après certaines communications scientifiques recueillies au congrès Eurogin début 2015, il est impressionnant de constater que dans beaucoup de pays étrangers, une politique vaccinale contre le papillomavirus très offensive est menée à la fois à l’école, comme en Italie, ou en dehors de l’école, comme au Danemark. En Autriche, en Italie, on a aussi commencé à vacciner les garçons (vecteur de la transmission de ce virus). Tous ces pays (sauf la France !) ont su prendre la mesure de l’intérêt d’un tel vaccin qui protège contre les verrues génitales, mais aussi et surtout contre le cancer du col de l’utérus.
En raison de l’évolution naturelle du cancer du col utérin qui se développe sur plusieurs années, nous n’avons pas assez de recul pour avoir encore des résultats probants sur la diminution de ce cancer chez les femmes vaccinées. Cependant, tout indique que d’ici à quelques années, la preuve devrait être faite sur la protection contre ce cancer. Toutefois, même si le risque de cancer devrait diminuer, ce vaccin ne protégeant pas à 100 % contre le cancer du col utérin, un dépistage régulier par frottis reste nécessaire à partir de 25 ans, chez les femmes vaccinées.
À côté de cette couverture vaccinale insuffisante dans l’hexagone, pour lutter efficacement contre le cancer du col, il est donc aussi primordial que davantage de femmes se fassent dépister régulièrement par des frottis. Là encore, le Royaume-Uni, le Danemark, le Portugal, l’Italie font mieux que nous, avec une politique de dépistage qui s’avère plus efficace que la nôtre.